Le terme adhésion, sous-tend une notion d’engagement en lien avec une valeur commune.
La Montagne de par sa transversalité en terme de supports et thématiques, génère des affinités avec la diversité de son répertoire, révélant des implications personnelles, tout en élevant la conscience individuelle.
Pour mémoire, dans d’autres temps, des gouvernances bien inspirées, se sont appuyées sur les valeurs montagnardes afin de faire prévaloir une certaine conception de l’égalité et de la cohésion sociale. Vers la fin du XIX° siècle, les nations alpines continentales (Suisse, Italie, Autriche, France, Espagne) imiteront l’Angleterre, et vont à leur tour faire l’apologie de la Montagne, en la redéfinissant comme un paradigme entre valeurs morales et culte du corps. Ces institutions imposent un élitisme des classes sociales dominantes, qui en fixent les usages et en étanchéifient leur accès. Ce privilège du gotha aura l’avantage de réformer en profondeur la communauté montagnarde. En effet La reconnaissance sociétale du montagnard devient alors possible du fait de cette cohabitation improbable entre élite et plèbe.
En étroite collaboration avec un savoir-faire autochtone incontournable, les dignitaires de la plaine, auront grands besoins des services de guidages locaux.
En 1874 la fondation du Club Alpin Français légitime la pratique des activités Montagne et en assure la reconnaissance institutionnelle. Le début du XX° siècle jusqu’à la fin du premier conflit est une période incubatrice en matière de démocratisation de la Montagne.
« Les Amis de la Nature », organisation laïque, structure l’accessibilité aux activités de plein air, afin de ménager la santé mentale du prolétariat, son hygiène de vie et d’en élever sa conscience politique. Cette entité populaire, inaugure les prémices de la « Montagne Sociale ».
Le « carré des officiers », historiquement réservé aux dignitaires de la société, laisse enfin la porte entrouverte aux origines sociales plus modestes, à partir des années 20.
La Montagne se voit instrumentaliser à des fins politiques, prolongeant les modes de pensées nationalistes aux quatre coins de l’Europe.
Les valeurs de la cordée détournées, vont servir à renforcer les élans patriotiques et les idéologies obscures et archaïques.
Les velléités du Front Populaire tiennent tète à la lame de fond fascisante du moment et utilise la Montagne comme levier majeur de l’éducation populaire, émanation de la volonté politique du Front Populaire, portée par des icônes humanistes dans l’âme tels, Léo Lagrange, Jean Zay et André Malraux, au cours des années 30 et 50. La société française d’après-guerre en quête de reconquête identitaire, aura recours aux valeurs montagnardes. L’exemple de cette frénétique course aux « 8000 » Himalayens, dont la première ascension de l’Anapurna le 3 Aout 1950 par l’expédition Française de Lachenal, Terray, Rebuffat et Couzy, illustre cette engouement national pour la montagne. Le gouvernement de Gaulle en 1965 soutient la fondation de « l’Union des Centres de Plein Air » à partir du mouvement « Jeunesse et Montagne », orchestré par Guido Magnone dans les Alpes depuis 1940. Dans les Pyrénées, « L’Œuvre de Montagne » portée par les tentatives des instituteurs Henri « Coucou » Barrio et Jean Dutech depuis 1934 en vallée d’Aspe voit le jour en 1946 avec la construction du refuge de Laberouat au-dessus de Lescun. « L’Œuvre de Montagne » accueille une des premières classes de neige française l’hivers 1947-1948.
Cet approximatif panorama chronologique consigne un matérialisme historique montagnard, que l’Office de la Montagne par ses actions, tente de perpétuer.